BAILS DE DJ – LOLA ONDIKWA

BAILS DE DJ – LOLA ONDIKWA

Bails de DJ c’est notre nouvelle série d’articles dédiée à ces hommes et femmes qui ont choisi comme passion de distiller de la bonne musique! De Montreal à Lagos en passant par Bamako, découvrez ce qui fait la personnalité de ces artistes à part entière. Pour cet épisode, nous avons échangé avec Lola ondikwa, DJ basée à Paris et que nous avons eu le plaisir de recevoir sur Black Square Radio! Bonne lecture !

C’est quoi ton blaze ?

Mon nom de DJ est Lola Ondikwa.

D’où ça te vient ?

À la base, « On dit quoi ? » est une expression ivoirienne très populaire pour demander quels sont les nouvelles et qu’est-ce qu’on raconte. J’entendais souvent ma grand-mère me dire « Lola on dit quoi », ce qui me faisait comprendre que j’avais des choses à dire ou à faire. Je me suis ré approprier cette formulation pour un but festif « Lola on dit quoi »  veut dire « Ou est-ce que ça bouge », « Qu’as tu préparé ? » , « Vas tu envoyer la sauce ? » . Pour ceux qui ont la référence, vous reconnaitrez la dédicace au son iconique de Kaysha et Teeyah « On dit quoi ? »  La suite de la chanson c’est «  On va gâter le coin ». Donc avec moi, tout est dit, faites place à l’enjaillement.

Quels styles de musique tu joues ?

Depuis mon enfance j’ai été influencé par énormément de genre musicales, du rock au reggae, en passant par le R’n’B.  Les musiques que je performe en live sont des musiques qui sont profondément enracinées par les rythmiques africaines au sens très large. Ce sont des musiques qui reconnectent les gens aux rythme et qui réveillent des souvenirs de sons rarement représentés dans les événements.
Le mot d’ordre c’est l’appel à l’enjaillement et ne pas pouvoir rester assis.  Je passe par le Coupé décalé,  le Kuduro, la Batida,  le Baile Funk, la Shatta , l’Afrotrap, l’Afrobeat, le Gqom,  le Jersey club, la Dancehall et  l’Électro pour parvenir à mes fins. En général on retrouve dans mes sets toutes les musiques inspirées du continent Africain et de leur diasporas.

Quel est le style que tu aimes le moins ?

Avec moi, ni musique d’ascenseur, de fêtes foraines ou de centres commerciales.

Comment as-tu débuté dans le deejing et à quel moment tu t’es dit ça y est, je suis DJ?

En toute honnêteté, j’estime que j’ai commencé à être apprenti DJ dès que j’ai commencé à fréquenté des soirées. J’étais côté public, mais à l’intérieur de moi, je reconnaissais souvent les musiques , j’étais souvent dans l’anticipation des transitions, j’avais déjà une fascination pour les enchainement et les émotions que procurer le son sur le dancefloor et la crowd.  J’avais déjà confectionné un certains nombres de playlists.  Mais je ressentais réellement  un manque de diversité dans les propositions musicales.  J’ai vu une faille dans le système et j’ai osé pensé que je pouvais arriver à créer un autre univers. J’ai réalisé que j’étais DJ à partir du moment où je délaissais mes études de philosophie pour me concentrer sur le DJing. J’ai compris que c’était ce à quoi j’aspirais sérieusement.

Sur quoi tu mixes ?

J’ai commencé à mixer sur un contrôleur avec le logiciel serato, et c’est très récemment que j’ai fait le pari de peaufiner ma technique en mixant sur des CDJ. En ayant mes sons sur clé USB, j’ai la sensation d’être plus libre et créative pendant mes sets.

Comment prépares-tu un set , as-tu une routine ?

Avant un gig, j’ai un programme assez calibré. Je commence par sélectionner les morceaux et les playlist qui me parlent et corresponde à l’ambiance de l’événement. Je fais un voyage introspectif, je réfléchis à comment mélanger des sons du moment avec des sons que je voudrais mettre en avant. Une fois ma pré-sélection faite,  c’est partie pour une soirée de 4h minimum d’écoute non stop des sons jusqu’à avoir des idées d’associations.  Je les teste et celles qui m’ambiance sont élus. Le jour du gig, je me détends, je me recentre car j’aime ce que je fais et je remercie d’avoir l’occasion de le faire.  Pendant que ma clé usb charge, je commence à avoir le trac, donc je médite, yoga et infusions.  Je me lave et prépare mon outfit, mon make up , my hair style. C’est l’heure tant attendue, comme un athlète qui s’est entrainé pour la compétition , je balance toute l’énergie accumulée, les idées, les envies, je laisse tout sortir et laisse place au moment présent.

Quel est ton meilleur souvenir en soirée ?

J’ai eu la chance d’avoir beaucoup de gigs qui m’ont transcendée,  qui m’ont directement connecté au divin. J’ai pas peur de dire que les meilleurs sets sont ceux où je me sens investis d’une mission, et que le public encourage cette mission, à tel point qu’on forme une communion. Mais j’ai toujours le syndrome de penser que mon meilleur reste à venir.L’avenir réserve toujours des surprises.

Et pour le pire ?  je ne les conçois plus vraiment comme des mauvaises expériences, mais comme des occasions d’apprendre à gérer mon stress, mes performances, mon accueil et à être résiliante.  Le DJing me passionne tellement que je prends le bon et le mauvais, le jazz et le blues.

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans le fait d’être DJ?

Ce que j’aime le plus c’est la transcendance collective, l’expression d’une sensibilité commune, le fait de pouvoir laisser une empreinte auditive et corporelle, d’être accompagné d’une communauté pour ressentir le pouvoir sacrée de la musique. Parce qu’en soi, tout le cherche à se sentir libre, heureux et entourée d’amour et de bienveillance, des ingrédients  que l’on retrouve dans un DJ set.

Qu’est-ce que tu aimes le moins ?

Ce que j’aime le moins,  c’est d’avoir parfois le sentiment de devoir me plier à des exigences de mainstream, je n’ai pas envie de faire comme tout le monde, je n’ai pas envie d’avoir la sentiment que tout se ressemble dans la scène du DJing, je ne m’inscris pas dans ça.

Quel type d’événement tu ne feras jamais ?

Je ne me vois pas faire des gigs où toute l’attention est portée sur qui a la plus grosse table et la plus grosse bouteille de champagne. Je ne vois pas mettre des musiques  sur commande pour une ambiance où tout parait artificiel, j’aime trop le réel, le naturel, le laisser-aller et les espaces où les gens peuvent-être eux-mêmes.

Qu’est-ce que tu bois pour te motiver en soirée ?

Une pinte de IPA ! Mais j’évite de boire avant un set, je préfère avoir toute mes capacités et me détendre quand je suis en full capacité. Je deviens  team Club Maté, histoire de rester pleine d’énergie.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui débute ?

J’aimerais dire à tous les débutant et surtout les meufs, d’y aller avec passion, car c’est le meilleur carburant. De commencer par affuter les sons et les playlists que vous avez envie de partager sous le prisme de l’authenticité et de l’originalité. Ne surtout pas attendre d’être parfait pour se lancer et ne pas hésiter à demander conseils en DM.

Auteur / autrice

SHARE
About Author

Cheetah

Music Lover . Rap Junkiez . Cinema & TV Shows Enthusiast. BasketBall Fan

Leave a Reply

Aller au contenu principal