FOCUS – NOS RECOS CULTURE DU MOIS
Retrouvez nos recommandations culturelles pour le mois de Novembre 2023 :
AFROCLASSICAL (ÉVÈNEMENT), le 9 novembre à 20h à la Flèche d’Or (Paris)
“Afroclassical est l’évènement de musique classique qui met en valeur des compositeur.ices noir.es et afrodescendant.es du 18e au 21e siècle.
AU PROGRAMME
Conférence sur La musique classique & les personnes afrodescendantes du 18ème siècle à aujourd’hui
Concert & Story Afroclassical avec Amina Diop : Découvrer l’histoire et la musique du Chevalier Saint-George, Florence Price, Aitua Igeleke & Amina Diop
Concert d’Aitua music : Musique classique, jazz, pop & afrobeat. Performance unique. Aitua (guitariste 3.0) avec Mario Orsinet (batteur) et Alexandre Bamba (bassiste)”
EUZHAN PALCY, ITINÉRAIRE D’UNE PIONNIÈRE (CINÉMA), du 8 au 19 novembre au Centre Pompidou (Paris)
“Diplômée de l’école Louis Lumière, première réalisatrice française à être récompensée par le César de la meilleure première œuvre pour Rue Cases-Nègres, elle fait également figure de pionnière en réalisant, en 1989, son second long métrage à Hollywood, Une saison blanche et sèche, d’après le roman d’André Brink, avec Marlon Brando. Pour son troisième film de fiction, Siméon, en 1992, dans lequel Palcy met en scène les membres du groupe Kassav, elle questionne la culture antillaise par le biais de la musique. Suivront Le Combat de Ruby Bridges, en 1998, puis The Killing Yard, en 2001, tous deux filmés pour la télévision.
« Avec ma caméra je ne filme pas. Je répare… J’essaye modestement de guérir les blessures créées par l’Histoire », expliquait-elle en 2019, alors invitée d’honneur du Festival du film de femmes de Créteil.
Au Centre Pompidou, la cinéaste présente et accompagne, avec ses invités, ce travail d’une vie – élargi par le format documentaire, notamment avec le triptyque Aimé Césaire, une voix pour l’histoire (1994), vaste portrait du penseur de la négritude qu’Euzhan Palcy a bien connu, puis Parcours de dissidents (2005) pour lequel elle a reçu un Oscar d’honneur en 2022.”
Retrouvez aussi notre article sur Euzhan Palcy: ici.
REFORMULER – CARTE BLANCHE À ALICE DIOP (ÉVÈNEMENT), du 10 au 12 novembre au 104 (Paris)
“Bien que silencieuse, une image peut nous adresser la parole. Capturée par l’artiste sud-africaine Zanele Muholi, la photographie d’une femme noire, allongée nue sur un lit, tenant entre ses mains un miroir rond dans lequel elle se regarde avec une étrange intensité, a eu cet effet sur Alice Diop. Ce cliché, qui lui a été glissé par une amie chère, devient pour elle la symbolique d’une révolution souterraine. Il s’agit désormais « d’oser se mettre à nu, ne plus accepter d’être définie par l’autre, regarder à l’intérieur de soi ». Mais sonder depuis l’intérieur de soi quand on est une femme, quand on est une femme Noire, c’est nécessairement « exhumer et questionner ce que la violence de l’Histoire a pu faire à l’intime » explique la cinéaste auréolée du Lion d’argent à la Mostra de Venise pour son long métrage Saint-Omer. Dans cette carte blanche, Alice Diop convie les femmes qui accompagnent son chemin aussi bien personnel que politique. Cette assemblée de cinéastes, poétesses, écrivaines, chorégraphes, chanteuses ou chercheuses ouvre un espace pour penser en commun un monde où les voix des intéressées comptent ; pour choisir ses propres termes, s’autodéterminer, se Reformuler.”
Entrée libre
PROPHÉTIQUES (ON EST DÉJÀ NÉ.ES) (DANSE), les 14 et 15 novembre au Points Communs – Théâtre 95 (Cergy) et du 30 novembre au 3 décembre au Centre Pompidou (Paris)
“Nadia Beugré s’intéresse de près aux marginalisés, aux « échoués » ou aux « rêveurs » comme elle se plaît à les appeler. Marquant un retour dans sa ville d’origine, la chorégraphe s’est rapprochée des membres de la communauté transféminine d’Abidjan. La société les appelle « les folles » et préférerait les ignorer. Mais dans le quartier de Yopougon, tout le monde les connaît. Elles sont les reines des nuits de la ville ivoirienne, tressent dans les salons de coiffure, sont parfois clandestines mais toujours terriblement solidaires. Pour des invisibles, elles prennent « une place folle », rappelle la chorégraphe qui a partagé leur quotidien et vu leurs manières d’enflammer les clubs, puisant dans les énergies du voguing et du coupé-décalé. Dans un espace sans attribution, en transition perpétuelle, six interprètes, professionnels ou non, d’Abidjan et d’Europe, se font les porte-voix de leurs luttes et les corps de leurs danses. Elles racontent l’histoire de ces existences prophétiques qui, depuis les périphéries, fabriquent d’autres centres.”
ONE SHOT (DANSE), du 23 au 25 novembre à la Villette (Paris)
“Huit danseuses occupent la scène de One Shot : des membres de Paradox-Sal, la compagnie fondée en 2012 par Ousmane Sy, et des invitées. La scénographie ménage un large espace délimité par des volumes bas praticables, dont le jaune répond au bleu des costumes et au noir des ombres. À gauche, Sam One DJ joue un mix de house et d’afrobeat, moteur à explosion d’une écriture vive et rythmée. La house dance et le hip-hop en sont le coeur battant, mais Ousmane Sy introduit ici d’autres pratiques et nuances, comme le flamenco ou le locking. Un double dialogue se déploie alors sous nos yeux : entre différents styles mais aussi entre le groupe et ses individualités. One Shot alterne ainsi figures d’ensemble et solos expressifs, dont l’énergie et les singularités finissent par gagner l’expression collective. Imaginée en 2020 pendant le confinement, la pièce est un manifeste joyeux et galvanisant, une déclaration d’amour à la danse.”
LES ENFANTS D’AMAZI (THÉÂTRE), du 28 novembre au 2 décembre à la MC93 (Bobigny)
“Dans la région des Grands Lacs d’Afrique, en une seule nuit, tous les lacs, les fleuves et les rivières se sont vidés. La moindre étincelle pourrait mettre feu à la terre entière. Que s’est-il donc passé ? Comment rendre à ce paysage une vie harmonieuse ?
Ce spectacle est le fruit du projet Small Citizens, une aventure de deux années d’échanges culturels et de formation, initié par une équipe belgo-rwandaise, auprès d’une vingtaine d’artistes issus du Burundi, de la République démocratique du Congo, du Kenya et du Rwanda, pays frontaliers des Grands Lacs d’Afrique de l’Est et zone de conflits depuis 25 ans. Interprètes, auteurs, metteurs en scène et plasticiens inventent une fable sur le manque d’eau et les solutions à trouver ensemble. Un spectacle destiné à développer chez les enfants le sens de la responsabilité environnementale, du respect de l’autre et de la beauté.”