NIGERIA – JACOBS BANKS BRILLE À TRAVERS LES HUMEURS SOMBRES DE SON EP
Le timbre de Jacob Banks ne ressemble à aucun autre. C’était déjà très clair la première fois que je l’ai entendu sur «Worthy», datant de 2013, sous un air de soliloque avec son Dieu où il expose sa vie, sa destinée. Jacob est un apôtre, de cette nouvelle génération de soul, un poète, et ses mots nous transpercent et sa présence est inoubliable. A tout juste 24 ans cet autodidacte a déjà tout d’un grand. Nonobstant plusieurs années ponctuées par des fausses alertes et des titres prometteurs, de collaborations notamment avec Sam Smith, Chase ou en encre Alicia Keys, rien n’a su dissiper ses doutes qui ont nourri les textes de The Boy Who Cried Freedom, cette envie de pouvoir raconter une histoire qui compte.
Résidant à Birmingham – Royaume-Uni, son grain de voix nu-soul et ses arrangements old school semblent comme empruntés aux légendes de la soul. A travers ses titres, Banks apporte un côté 60’s fort plaisant qui ravive la scène musicale britannique actuelle.
L’âme électronique de Jacob Banks brille à travers les humeurs sombres de son EP«The Boy Who Cried Freedom», donne la sensation d’une ballade un dimanche d’été dans les rues de Birmingham à travers cinq pistes qui tutoient le scintillement et le mélancolique sans jamais s’affranchir d’une réalité très brutale. Il ne tente pas de maquiller la violence et les productions Gospels renforcent ce poids du message.
L’importance de cet Ep ne réside pas simplement dans l’authenticité du message mais aussi dans celle du messager qui propose un son brut, honnête, sublimé par des textes poignants qui respirent la sincérité. Dans un monde émaillé d’appels à la positivité et à la foi sans faille, il s’inscrit dans une lignée plus terre à terre. En deux mots The Boy Who Cried Freedom est réaliste et résilient.
Pour rappel, il sera en concert au Badaboum le 15 décembre prochain.