AFRIQUE DU SUD – PETITE NOIR, À LA DÉCOUVERTE DU “NOIRWAVE”

AFRIQUE DU SUD – PETITE NOIR,  À LA DÉCOUVERTE DU “NOIRWAVE”

Une plongée dans la «noirwave», c’est la notion même de l’insaisissabilité. Comme toute œuvre d’art, par définition, une part d’elle reste profondément mystérieuse. Ses sillages, ses défauts, ses qualités, sa maîtrise ne se livreront qu’aux oreilles ouvertes et curieuses, aux frontières des genres musicaux tels que l’afrobeat et la new wave, ce nouveau style n’a jamais usurpé sa réputation. Ce qui est désormais certain, c’est qu’il fallait absolument un tel génie pour harmoniser des genres si inaccoutumés.

Malgré un nom à la grammaire incertaine, Petite noir, a.k.a Yannick Ilunga réussit l’accord parfait de genre, brouillant au passage les pistes à tel point qu’on ne sait plus si c’est Soweto qui a traversé le Channel ou l’Angleterre qui se croise désormais dans les eaux du Cap. Natif de Bruxelles d’un père congolais et d’une mère angolaise, il s’exile plus tard entre l’Afrique du Sud et Londres.

Plusieurs figures ont jalonné son parcours d’artiste à la fois mystérieux et envoûtant : Kanye West, dont, l’album « 808 and Heartbreak », a été le vrai déclic, le rappeur Yasiin Bey (ex-Mos Def) avec qui il a collaboré sur Till we Ghosts, Solange Knowles, avec laquelle il a tourné en 2013.

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La musique de Petite Noir est comme une étrangère qui voudrait oublier la douleur de l’exil. La voix surgit des abysses de l’Afrique, comme une lame glaciale tranchante de la new wave qui entre soudain en fusion avec le rythme, la chaleur qui dégourdit les doigts au contact de la peau.

Son EP The King Of Anxiety, réussi un mélange addictif entre soul, indie rock, électro et groove africanisant, un peu à la manière de Sinkane. D’ailleurs, il n’est pas anodin de croiser les influences de Radiohead pour le côté électronique et même Gorillaz. Come Inside plante de décor d’entrée de jeu à la fois sombre et voluptueux, il sonne comme une invitation au voyage avec ses rythmes afro puissants et ses voix hypnotiques. On pourra noter le soulful Chess accompagné de riffs de guitare lancinants sur une rythmique électronique. Cette galette de 5 titres réussie à nous convaincre de sa capacité à proposer une musique à la fois dansante et émouvante.

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De l’eau a coulé sous les ponts depuis son premier EP et notre Petite noir, n’a pas fini d’élargir les horizons. Son premier album La Vie Est Belle/Life Is Beautiful fait table rase du passé et propose quelque chose de nouveau. A la fois exotique et mystérieuse l’incipit Intro Noirwave navigue sur des terres inconnues et nous fait débarquer sur les rythmes contagieux de Best et Freedom où l’on retrouve bel et bien sa recette noir wave qui marche à merveille. C’est un disque plus conventionnel, avec sa voix plus présente notamment sur les groovy Seventeen (Stay) et La Vie Est Belle/Life Is Beautiful.

Le degré de maîtrise pourrait paraître insolent. Dans le cas de la Petite noir, il fait juste l’objet d’une fascination inébranlable, qui brouille volontairement les pistes afin de conserver une partie de son mystère.

Vous pourrez le retrouver au festival Afropunk du 03 au 05 Juin au Trianon.

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