UK – MARTINE ROSE, CREATIVE DIRECTOR AU SERVICE DE CLARKS
Autrice : Madamemadeit
Article modifié par la rédaction
Celle qui a inspiré Demna Gvasalia avant la catastrophe sociétale Balenciaga (années Vêtements) est la première Creative Director à opérer sur Clark’s, qui avait jusqu’ici laissé les collaborations à Clarks Originals (Notamment avec GCDS, Moncler et donc à dissocier!).
Cette collaboration fait plus que sens quand on connaît et comprend la dimension créative de Martine Rose. Splash de couleurs, textures riches, aux abords d’une richesse visuelle d’Afrique de l’ouest ou du sud mêlée à des coupes androgynes ancrées dans la logique Ready To Wear (T-shirts, maillots de football…).
Originaire de la Jamaïque, Rose a été initiée à la culture rasta à travers la musique et la vibe (à proprement parler) :
« Ma sœur adorait la musique reggae et connaissait tous les grands artistes de la Jamaïque, donc quand ils venaient en Angleterre, elle m’emmenait dans leurs studios d’enregistrement – je n’avais que huit ou neuf ans. J’allais ensuite à Clapham Common et continuais à faire la fête. Toutes les voitures s’arrêtaient, s’ouvraient et jouaient de la musique. Et (nous) avons continué à danser jusqu’à dimanche soir. C’est devenu cette rave non officielle dans le parc.» — Interview donnée à SSENSE, 2017.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que les courbes d’une semelle se retrouvent sous le crayon de Rose. Ayant collaboré avec Caterpillar, marque internationale Texane pour la création d’une paire utilitaire, elle double la mise à travers une seconde collab, toujours avec CAT, largement valorisée par le leader industriel étasunien : « Cet hiver, l’étoile montante de la mode anglaise collabore à nouveau avec Cat Footwear. La créatrice londonienne, très en vogue, a su adapter sa griffe à la personnalité de la marque en proposant deux modèles très tendance. Le résultat : un style urbain et branché et une bonne dose de couleur pour cette seconde collaboration. » (Extrait du communiqué de presse, Juillet 2012). Un succès.
Ce qu’il faut donc absolument retenir c’est qu’originellement, la Jamaïque et Clarks sont si associées que pour l’ensemble de la communauté, l’un rappelle l’autre. La chanteuse Koffee en dira ceci:
« Le mot Clarks signifie littéralement pour moi Culture. J’ai grandi en Jamaïque et je sais ce que la marque signifie pour les Jamaïcains qui grandissent. »
Le Rude Boy Jamaïcain porte des Clarks, ainsi que son petit frère pour se rendre à l’école. Une paire iconique, parfaitement immergée dans la culture vestimentaire d’une île. De la même façon que le Ndop rappelle la culture Bamiléké au Cameroun, qu’un boléro rappelle la beauté de la culture hispanique, les Clarks sont un élément phare et affectueusement populaire.
Il est donc important de soulever la dimension culturelle de la marque. Disponibles à la vente dès la fin du premier trimestre ’24, les 3 paires (re)imaginées et désignées par Rose seront, tout comme le contexte de la création, un véritable symbole de la circularité culturelle au sein de la mode.