UK – UN VOYAGE DANS L’ADOLESCENCE AVEC ENNY
Avec ce parfum doux, chaud et légèrement noisette, Under Twenty Five, est inséparable des souvenirs d’autoconservation, de douceur et d’intimité nécessaire pour retomber dans l’adolescence. La jeune Rappeuse originaire de l’Est de Londres, Enny est apaisante sans effort et cette itération est à la hauteur des riches évocations du titre. Ce voyage en 7 pistes, animé de chaleur funk et soul, est à la fois intimement déchirant et doucement ludique. Des morceaux comme « I want » sur le désir sans fin ou encore « Peng Black Girls » qui résonne comme une ode à la beauté des femmes noires font de cet album un baume, l’élevant à l’échelon supérieur de la vague néo-R&B et soul.
Under Twenty Five arrive quelques temps après qu’Enny ait signé avec le label de Jorja Smith : Famm. L’album présente une instrumentation luxuriante et gogo comme toile de fond des chroniques de la vie et de l’amour. Les points de référence lyriques se situent au détour de la malchance en amour ou encore le self_love. “Grown woman ting, so Im verber at risk/mind my own business, so I’m nerver in less“, chante-t-elle sur “Peng Black Girls”, un hommage pavanant à l’autonomie. Sur une grosse ligne de basse funk et des cornes rebondissantes, on pourrait imaginer qu’elle se délecte du pouvoir de laisser ses cheveux sous la douche ou de faire la roue à l’intérieur de son salon qui n’a pas encore été meublé ou encore fumer de l’herbe pour oublier un ancien amant.
Ces moments de légèreté rendent l’intense sincérité de l’album d’autant plus puissante, comme sur la chanson R&B aérienne « Under 25 », dont les paroles passent rapidement d’une légère distraction à quelque chose de plus profond. Il y a une facilité cool à Under Twenty Five qui provient de son abondance dans les détails quotidiens. Ce regard lucide sur la vie du millénaire rend le cœur émotionnel de chaque chanson – qu’il s’agisse de frustration, de luxure ou de joie impénitente – aussi tangible que l’encombrement réconfortant sur votre table de chevet.
Bien que l’album ne sorte pas vraiment des conventions, il est néanmoins aussi émouvant et exaltant qu’un parfum déclencheur de mémoire. Il y a du pouvoir à célébrer l’imparfait et légèrement désordonné, plutôt que des morceaux de réalité polie et lisse. De cette façon, sa marque a la familiarité curative d’une journée à trainasser sur le canapé avec un meilleur ami. Parfois, vous n’avez pas besoin d’un guide intouchable pour sortir de l’angoisse et des ennuis du quotidiens mais juste de quelqu’un avec vous.