INTERVIEW – RAZ SIMONE

INTERVIEW – RAZ SIMONE

Découvrez l’interview du rappeur de Seattle Raz Simone. Il s’est confié lors d’un entretien avec l’équipe Black Square où il nous parle de son dernier projet « Trap spirituals », son label Black Umbrella, ou encore son inspiration.

D’ou te vient le nom « Raz Simone » ?

Mon vrai nom est Solomon Samuel Simone. Au début de ma carrière, mon 1er blaze était « Razpy » tout simplement parce que j’avais une voix rauque (« raspy » signifiant « rauque » en français). Et puis j’ai voulu changer pour Raz Simone. J’ai gardé « Raz» parce que ça sonnait mieux et ajouté « Simone » parce que j’aime mon nom.

Je ne veux pas me cacher derrière mon nom de MC. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles mon 1er album est « Solomon Samuel Simone ». Je suis fier de mon nom mais je préfère qu’on m’appelle « Raz ».

J’ai aussi découvert l’année dernière que « raz » avait une signification en Français, du genre un « raz de marée ». Cette référence à l’océan qui prend la terre d’assaut est juste incroyable. J’ai trouvé le lien fou, j’avais même écrit dans un de mes sons, avant de savoir ce que « raz » voulait dire en français . En plus je viens de Seattle qu’on appelle « The Sea », l’eau étant un des éléments les plus importants sur terre. Je me dis que j’ai bien choisi mon nom.

Qu’est ce qui t’a poussé à te lancer dans la musique ?

Pour moi, la musique est une source d’émotions. Imagine toi en train de regarder un film. Ensuite imagine qu’on enlève toute la musique dans le film. Le film perdra de son émotion. Bien sûr, il y a les différents personnages qui animent le film et font vivre l’intrigue. Mais clairement, la musique fait tout le travail. Elle peut même être guérisseuse ou destructrice. Lorsque je me suis rendu compte de ce pouvoir qu’avait la musique, j’ai voulu me lancer.

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Qu’est ce qui t’inspire dans tes textes ?

Ce qui m’inspire ce sont mes expériences personnelles. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises. La mort, ou la prison, la vie… Il y a toujours quelque chose de positif à en tirer. Moi, j’apprends de mes erreurs.

Est-ce une des raisons pour lesquelles tu as dit ne pas écouter de musique plus jeune ?

Oui, je préfère ne pas écouter les autres artistes pour ne pas être influencé. On a beau dire qu’on est fort et pas influençable, on reste quand même vulnérable. Je veux rester authentique, me différencier des autres, être unique. Pour cela il faut que je fasse attention a ce que je fais et c’est pour ca que je n’écoute pas de musique. Pour de ne pas sonner comme les autres. Et je suis très sérieux ! Si je suis en voiture et que quelqu’un va mettre la radio, je vais me boucher les oreilles ou sortir de la voiture jusqu’à ce qu’on éteigne la radio (Rires). Ma musique ne doit être que le reflet de moi même.

Dans ta dernière vidéo en ligne « Green Lights », j’ai vu un de tes commentaires répondant a des comparaisons entre ton flow au début de ce son et le flow de Black Hippy dans « Vice City » ? Penses tu qu’il était nécessaire de répondre a ces comparaisons ?

Non, je n’avais pas en commenter, mais même si ca semble ridicule, j’en avais ressenti le besoin. C’est comme si il y avait une injustice sous tes yeux, soit tu ne fais rien, soit tu réagis. Moi je suis le genre de personne a réagir. Même si la « bonne attitude » aurait été de ne rien faire et laisser parler les gens.

Je considère que ce que je fais est original. J’ai opté pour ce flow en question parce que je voulais accentuer sur ce que je disais, sur une ligne en particulier. Et je reprends ce flow juste au début du son, tout le reste est totalement différent. Et puis il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Les gens retiennent ce qui a été fait en dernier, mais ce flow a été repris plein de fois avant. Pour moi, ce n’est pas juste le flow qui compte, la conversation est d’autant plus importante.

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Pourquoi avoir créé ton propre label ?

Au début, je faisais tout tout seul. De A a Z, les photos, les beats, le graphic design. Pas parce que je voulais être seul, mais plutôt parce que quand les gens voient à quel point tu es investi, ils croient en toi. Et c’est ce qu’il s’est passé, des membres de mon équipe ont bougé de New York ou de Californie pour venir à Seattle parce qu’ils ont cru en moi.

Si j’étais allé dans une maison de disque, j’aurais été entouré de gens qui se foutent de mon art, des gens qui veulent juste monétiser ce que je fais et n’y mettent pas du cœur. Des gens qui me diraient «  mets plus de paillettes », « plus de strass », «  fait un love song comme ça ».

J’ai crée ma propre équipe parce que on a tous un but commun. Si je réussis, ils réussissent et je suis content de les voir réussir. Le but est que chaque membre sait faire quelque chose que je ne sais pas faire, pour qu’on apprenne de chacun. Ce que je recherche en premier c’est l’empathie et la passion. Une personne avec ces qualités deviendra obligatoirement une personne talentueuse si elle travaille. Il suffit d’avoir de l’espoir et foi en nous mêmes. Je considère aujourd’hui mon équipe comme ma famille.

Pourquoi est-ce que ta musique est gratuite ?

Je me méfie du mélange passion et argent. Je ne me vois pas vendre mon art pour l’instant. Ça serait comme de la prostitution. Je m’exprime à travers ma musique, elle vaut tellement pour moi que je ne voudrais pas que quelqu’un vienne et me paie. Pour moi ça voudra aussi dire que je ne serai plus aussi libre que je le suis maintenant.

Par exemple, avant je faisais de flyers pour les gens. Ils me payaient et je faisais ce qu’ils me disaient. Mais je n’aimais pas ça, ce n’était pas moi. C’était ce qu’ils voulaient EUX. Mais j’étais payé donc je ne pouvais rien dire.

Imagines des gens qui veulent te convertir à telle ou telle religion et te forcent à dépenser ton argent pour avoir la Bible par exemple ! (Rires). Je ne veux pas faire ça aux gens.

En même temps, comme ma musique est gratuite, les gens prennent le temps de kiffer, ils se la partagent entre eux et ça me fait connaître. Peut être que ces mêmes gens viendront à mes concerts. Je préfère me baser sur les concerts pour l’instant et si les gens le veulent, ils peuvent acheter des copies physiques pendant le show. Mais le public aura toujours l’option d’avoir ma musique gratuite.

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Ton dernier projet en date est « Trap Spirituals ». As tu autres choses de prévu pour 2016 ?

J’ai toujours des sons de côté. (Rires).

Est-ce que ça sera une mixtape ? EP ou LP ?

Tout dépend du nombre de sons que je souhaite mettre. Un EP sera pour 5-6 morceaux, un LP 7-11, et un album si plus de 11.Ça peut sortir a tous moments, demain, dans une semaine. Mais il faut aussi que je rassemble les parties de l’histoire que je raconte dans le projet. Ca peut me prendre une année, ou venir d’un seul coup. Dans tous les cas je veille a ce que tout ce que je fais soit organique.

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Cheetah

Founder of Black Square - creative junkie - Serial entrepreneur

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