UK – FOCUS SUR LE PHÉNOMÈNE BAWO
BAWO est un puits de créativité sans fond, le type de musicien qui réside dans un camp d’entraînement d’imagination et n’est satisfait que lorsqu’il a essoré toutes les idées possibles. Au cours des deux années qui ont suivi Starts With a Text et I hate My Name, le multi-trait d’union Grimy-garagey-hip-hoppy expérimental a subi une opération au poignet, a tourné avec Oscar #Worldpeace et Louis Culture et a sorti un EP et a été nommé Legitimate Cause.
L’album s’ouvre sur Phase.1 au moment où BAWO tourne à l’auto-introspection au premier plan, les accords de piano d’ouverture s’ajoutent à l’intimité et au sentiment vulnérable de ce morceau. C’est presque comme s’il traitait ses sentiments tout en nous parlant à travers eux, donnant aux auditeurs un regard intérieur sur son esprit. Après cette expiration de trois minutes d’un ouvreur, il part en courant. Présenté comme un exercice de présence, Legitimate Cause projette son calme caractéristique sous un nouveau jour, assouplissant l’absurdité extatique de ses chansons et repensant ce que signifie être accessible sans sacrifier la passion.
Le rythme se transforme en un son plus mélodique et optimiste pour Same Team ft Reek0 avec les paroles accrocheuses « you ain’t gotta act like I ain’t on your team’ undoubtedly becoming stuck in your head » qui restent sans aucun doute coincées dans votre tête. Grace Is Calling en feat avec Oscar #WorldPeace est sans doute l’une des meilleures collaborations, trop grosse pour échouer et trop lourde pour une déclaration cohérente, le refrain rappelle cette ode à l’amour et ses bienfaits. Les harmonies habituellement chantées par BAWO sont ici fournies par Ayeisha Raquel, un changement rafraîchissant qui ajoute une profondeur et une âme perceptibles au morceau.
BAWO reste un génie technique, transformant l’album en une clinique vocale. Sur Turn & Face inspiré du Jersey Club, il navigue à travers des modèles de rimes complexes avec une énonciation agile, il fait face à des responsabilités en dehors de la musique sur un rythme mélodique au son de ricochet, qui intègre également l’un des ad-libs signature de Migos. « it gets like that » ce mantra répété tout long traduit avec fruit la philosophie de l’ensemble de l’album ; l’idée que peu importe la façon dont nous souhaitons fuir nos responsabilités, nous devons toujours nous retourner et leur faire face.
Sa voix est plus texturée qu’à l’époque de Brasileiro, et il la module à des degrés subtils, augmentant progressivement la tension comme Nas sur One Mic. Le placement précis des syllabes de Not Just Yet est souligné par la livraison aérée et mélodique de BAWO. Il a perfectionné son phrasé et son souffle, mais sa musicalité accrue est l’élément le plus impressionnant de Legitimate Cause. Il est tentant de blâmer West London. Il nourrit une immense fierté de sa maison, un endroit qu’on pourrait décrire comme « le mélange parfait de la culture du Sud et de la culture du Nord-Est ». Mais Knucks et Kojey Radical – des techniciens accomplis et des paroliers laborieux et moralisateurs – sont des modèles peu propices pour un artiste aussi prometteur. Leur dévouement se manifeste dans une nostalgie réductrice et classique, la défense d’un canon importé. Londres propose une gamme de styles frais allant de l’excavation cérébrale de Sainté à la frénésie de Jordy et à la théâtralité de Benji Flow ; BAWO n’a pas besoin d’être attaché à un faux revivalisme profond.
La conclusion Stay Close est l’arc soigneusement emballé sur le cadeau qu’est Legitimate Cause. Il a considéré sa vie dans des méditations verbales, portant habilement un album sans interprètes invités. Il porte des influences de l’ère DatPiff sur sa Manche poursuivant une portée thématique modeste par déférence pour sa technique remarquable. Il y a une promesse, un espoir, le tout sans compromettre son caractère, nous pourrions presque paraphraser un titre d’Ocsar #WorldPeace en disant Stay Clued 23’.