USA – LES MASQUES NOIRS D’ALEX GARDNER

USA – LES MASQUES NOIRS D’ALEX GARDNER

Imaginez-vous le sud de Los Angeles, plus précisément Long Beach et son atmosphère balnéaire. La ville qui a vu naître Snoop Dogg, Russell Westbrook et Frank Ocean renferme une autre pépite artistique. Alex Gardner, jeune homme à l’afro majestueuse peint frénétiquement dans son atelier, il y met en scène des corps d’un noir profond : amis, famille ou simples connaissances, les corps prennent vie en slow motion comme si vous étiez sous lean.

Le spectacle apaisant est renforcé par l’atmosphère pastel des différentes scènes. Mais un point accroche l’oeil dès le départ : ces corps n’ont pas de visage.

Pourquoi ?
Gardner donne lui-même un début de réponse sous forme de chanson dans un interview donnée à Juxtapoz : « Everyday People by Sly and the Family Stone ». Le mot est lâché : « le quotidien », c’est donc n’importe tout un chacun qui peut se retrouver sur sa toile.

Là où Kerry James Marshall ajoute des visages à ses corps pour dépeindre l’expérience noire aux États-Unis, Alex Gardner choisi de les omettre pour étendre le discours à la vie en général. Il s’exprime en fait en parallèle plutôt qu’en opposition en permettant à chacun de s’identifier et d’entrevoir la négritude des personnages.

L’idée libératrice selon laquelle, la vie n’aurait pas besoin qu’on lui donne un sens amène ses personnages à lâcher prise, à s’élancer, à s’étreindre. Le tout dans une ambiance qui invite à la méditation.

La pandémie n’épargnant personne, Alex Gardner a continué son travail de représentation dans la série viscérale BLUES. Il atteint un nouveau palier en « dépersonnifiant » des émotions qui lui sont extrêmement personnelles. Alex Gardner réussit une fois de plus ce qu’il sait faire de mieux : nous attirer dans son univers pour déceler ce que nous avons en commun.

Retrouvez les oeuvres d’Alex Gardner sur Instagram.

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Samuel Batcho

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